11 novembre au village
Tout le monde est là ou presque. Se serrer la main, s’embrasser, en plein milieu de la rue principale, oui mais de toute façon il ne passera aucune voiture, n’est-ce pas ;
Admirer Lulu gambadant tout sourire, ses boucles châtain et son épée en plastique (on sait jamais quand même) oui mais « aujourd’hui c’est pour dire qu’on veut plus de la guerre », « pour se rappeler qu’il ne faut pas oublier », allez expliquer 14/18 à un enfant de 3 ans et demi…
Se retrouver tous devant le monument aux morts, écouter Jean-Pierre le maire nous parler de Jaurès et des pacifistes, mais aussi de l’extrémisme et de l’intolérance intolérable, de ce qui sépare, éloigne, là-bas, ici…
Une minute de silence, Lulu a entendu voler la mouche, écrit Phil le papa photographe qui signe, houps, avec le profil Facebook de Richard, parce que session de tablette restée ouverte, etc, etc, oui à la campagne on a le numérique… collaboratif ;
Collaboratif, associatif, allez savoir, oui mais associatif comme le Café du village, dont c’est l’inauguration aujourd’hui de l’autre côté de la rue. Bel exemple de partenariat privé/public : le Pavillon Café n’est ouvert que l’été pendant la saison touristique, alors pour qu’il vive aussi les jours où aucune voiture ne passe, les habitants en association vont se relayer pour le tenir tous les après-midi. Ici on est bien loin du dogme de la croissance, loin aussi des rêves de levée de fond pour start’up valorisée. Oui mais… on fait de la Sharing Economy, au quotidien tout simple, sans Business Model Innovator, sans accélérateur pour jeunes pousses et sans même le savoir.
Mais parce que restent des pommes tombées sous les pommiers (4 tonnes quand même !), alors on s’en va les presser pour le jus du village vendu au Café.
Et se dire qu’on est au moins 3 à avoir envie de venir y coworker (on réussira bien à avoir un peu de 3G !). Et que Verriki a besoin de changer les photos de son site… et que Romain aurait besoin de crowndfunding pour augmenter le nombre de ses ruches…
Innover, explorer, fabriquer (des nichoirs à mésanges, promis), incuber : et si c’était là, oui, dans les franges de nos territoires oubliés que s’écrivait le monde qui vient, entre lenteur et nouvelle ruralité…
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